Please do not touch.
La directive fondamentale au musée.
Absolument ne rien toucher. Sinon…
En revanche, le duo français Scenocosme n’existe que pour assurer que le spectateur puisse toucher, flatter, chatouiller, frôler leurs œuvres techno-végétales interactives. Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt maitrisent, suavement, une panoplie imposante de disciplines dont l’électronique, l’anthropologie, l’informatique, l’électro-acoustique, la botanique.
Phonofolium
Lumifolia
De l’art numérique avec de la mousse dessus.
Un mariage inespéré entre l’organique et le super-duper-high-tech.
Le tactile à son plus digitale. Où la plante devient l’œuvre.
Écorce
Matières sensibles
Et le spectateur se glisse, subtilement, dans le rôle de performeur.
Son nuage biologique, son énergie électrostatique, interagissent avec le mécanisme si subtilement dissimulé.
La position de son corps, de ses mains altère les fréquences ou déclenche un nouveau son. Et le spectateur, naturellement, s’emballe. Il peut rester longtemps entrelacé avec les nombreuses créations alchimiques de Scenocosme. À toucher.
Akousmaflore
Pulsations
D’ailleurs, il y a toujours un banc tout près, pas pour s’écraser dedans et reposer ses pieds endoloris, mais pour mieux regarder l’interaction mammifère-plante. Car cette interaction constitue l’essence de l’œuvre. Sans spectateur, l’œuvre est, en quelque sorte, incomplète. Ou même, dans le cas de Pulsations, présentée lors de ce Symposium, invisible. S’il n’y avait pas, à côté de l’arbre élu par Lasserre, un panneau indiquant Scenocosme et un cercle de bancs-bûches, personne ne saurait que l’arbre en question était muni d’un dispositif électronique créant un battement sonore, un écoulement de sève et une vibration de l’écorce. Ce ne serait qu’un arbre. (Ce qui nous ramène au célèbre problème : si un arbre tombe dans la forêt…)
Kymapetra
Metamorphy
Le génie de l’art numérique de Scenocosme découle du fait qu’il invente des bidules super complexes afin que nous, nous puissions mettre nos bidules super complexes de côté, un instant, pour poser nos mains, notre poitrine, nos jambes sur de la matière végétale. Qu’on se branche, momentanément, sur la flore.
Et comme ça fait du bien !